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  • Entretien du 29/ 04/ 2015 du docteur Brigitte Lucas au Centre de Rééducation Fonctionnelle : C. R. F de DIVIO à Saint An

     Entretien qui se déroula dans son bureau à l’étage moins un du centre.

     

     - Madame  le docteur  Brigitte Lucas, comme vous le savez je suis en troisième année de doctorat de sociologie. Mon sujet concerne les personnes ayant  des difficultés de communication. Cet entretien avec vous revêt pour moi une grande importance car vous êtes une praticienne très expérimentée. Aussi, accepteriez-vous que j’enregistre cet entretien afin de pouvoir le retranscrire pour ma thèse ?

    Accord avec le pouce « Pourquoi très expérimentée ? » Je souris, elle en fait de même.

    - Par ailleurs, souhaitez-vous que cet entretien soit anonyme ? Dans ce cas je peux vous le garantir mais je préférerais, comme vous pouvez vous en douter, vous citer pour la raison que j’ai indiquée précédemment.

    Tout à fait d’accord pour que ce ne soit pas anonyme. Je suis un médecin de MPR : Médecine Physique et Réadaptation suivant des personnes victimes de lésions cérébrales. Des lésions acquises à l’âge adulte. Je n’ai pas d’expérience avec les enfants, avec lesquels l’acquisition du langage est  différente. Je vous expliquerai mon expérience, qui est simple, ce qui répondra peut-être à certaines de vos attentes.

    - Evidemment, lors de cet entretien des aspects  que je n’ai pas prévus  pourront être abordés, mais j’ai inséré sur mon Smartphone les questions essentielles que j’aimerais vous poser.

    D’accord.

    - Avant tout, je vous demanderai de vous présenter : qu’est ce qui vous a amené à vous impliquer dans la rééducation fonctionnelle ? Je crois que vous étiez interne lorsque j’étais à Divio. S’il vous plaît présentez-moi votre parcours en médecine.

    Alors vous voulez tout savoir (rires). J’ai commencé mes études de médecine à vingt six ans, car avant j’étais infirmière en réanimation, j’ai eu envie d’en savoir plus. J’aimais beaucoup mon métier, j’avais le sentiment que je pouvais peut être en apprendre plus. C’est comme ça que je me suis inscrite en première année de médecine, j’ai eu le concours. Dans mon parcours j’ai décidé de m’inscrire au concours d’internat de spécialités, j’ai été reçue. Mon premier stage était au Service de Rééducation Fonctionnelle du CHU, le CCR avec le professeur Didier. J’ai beaucoup apprécié l’approche qui est faite dans cette spécialité. Il y a un regard global de la personne, ce n’est pas une spécialité s’intéressant à un organe : un pied, le foie, le cœur. Il faut s’intéresser à la personne dans le cadre de sa santé  ,de  son mode de vie. Le projet de la personne est de sortir de l’hôpital, afin de retourner dans sa vie, ça m’avait beaucoup plu. Ensuite, je suis allée en rhumatologie puis en neurologie pour retourner en rééducation fonctionnelle. Je me suis aperçue que j’aimais beaucoup les soins apportés aux souffrants de problèmes neurologiques. Dans notre spécialité très large, très vaste j’ai décidé de travailler la rééducation neurologique. C’est comme ça, lors d’un de mes stages que nous nous sommes rencontrés. Mon projet professionnel était d’être médecin en rééducation.      

    - C’était dans l’idée que la personne retrouve son autonomie ?

                L’idée de la rééducation « OUI », cette spécialité essaie de permettre à la personne de récupérer des capacités après une lésion neurologique soit cérébrale soit médulaire. Le rôle de la rééducation est de voir si elle a  des possibilités, des capacités de récupération. Si elle ne le peut pas, nous allons chercher à trouver les adaptations. C’est ça ce qui est nommé la réadaptation. On va lui proposer tous les moyens pour qu’elle soit autonome, en lui proposant des aides techniques, en adaptant son environnement. Plus les fonctions lésées seront actives, plus on obtiendra de résultats. En sachant qu’il existe des limites, l’objectif de cette spécialité arrivant après les autres est de permettre à la personne de retrouver une autonomie, une autre manière de vivre pour s’engager dans une autre vie. C’est un challenge, j’ai trouvé ça très important.

    - Vous êtes actuellement Dr rééducatrice au C. R. F de Divio à (St Anne. ?DIJON Vous recevez des personnes victimes d’accident, d’AVC, des aphasiques . Comment arrivez-vous à déterminer si un patient a une perturbation du langage ou une perturbation de la compréhension du langage ?

    Alors on sait déjà, sur le plan de l’anatomie qu’il y a certaines régions du cerveau qui vont retentir sur le langage. Si on est droitier, on sait que l’hémisphère gauche est le siège du langage. On sait que les hémiplégies droites, des AVC de série hémisphériques gauche vont être à l’origine de troubles de langage, ça c’est dans le cadre de l’AVC. Après pour savoir si ce trouble est plus un problème de compréhension ou d’expression on va finalement poser des questions pour voir si la personne trouve ses mots, ou si elle a des troubles de la compréhension en posant des questions ou complexes par des phrases simples ou complexes. Il y a également des personnes qui comprennent, mais si la phrase est trop longue, elles perdent le fil, elles ne comprennent plus très bien, là on est sur la compréhension. Concernant l’expression, on va faire nommer des choses : test de d’énonciation cartes de « mémory ». Nous allons également faire lire, car le langage c’est l’oral et l’écrit. Ensuite nous confierons l’examen plus poussé à l’orthophoniste, celui-ci fera un bilan. Ce paragraphe est pour l’atteinte vasculaire. Chez la personne victime d’un traumatisme crânien grave, il va y avoir des lésions cérébrales graves qui peuvent toucher plusieurs endroits, rendant impossible le bon déroulement de la sortie des mots. Il peut y avoir une perte des mots, ainsi qu’une perte de la logique, une perte de l’informativité, ou une perte de l’accès au second degré. Toute cette richesse de la communication va pouvoir être travaillée par les orthophonistes. Des personnes vont avoir des lésions aux organes propres à la phonation . C’est-à-dire qu’au niveau cérébral elles ont tout ce qu’il faut pour pouvoir produire des mots. Elles ont leur esprit pour comprendre ce qui leur est dit, mais elles ne peuvent pas mobiliser les organes de la phonation pour vocaliser et exprimer le mot. C’est souvent lorsque les lésions se trouvent au niveau du tronc cérébral. Il y a souvent liés des troubles de la déglutition parce qu’on est sur les mêmes organes. Dans ce cas là, on ne va pas parler d’aphasie : le lexique est présent, la mémoire pour y accéder est présente, mais on sera sur une paralysie de la phonation. Il y aura pour certaines personnes la possibilité d’articuler les mots mais ça ne sera pas clair : on parlera de dysarthrie. Communiquer, c’est le langage, tout ce que nous avons appris avec les codes, l’éducation. C’est également l’anatomie le langage corporel. Il y a également la communication non-verbale, gestuelle, animée par des gestes. Il y a également des personnes qui ont du mal à s’exprimer gestuellement ; il leur est difficile de mimer, de trouver des moyens de s’exprimer autrement.

    - Comment faites-vous avec les personnes qui ne communiquent pas du tout ?

    Avec les personnes aphasiques ? Je lève le pouce pour dire « OUI ». Je dis en rigolant que je sais parler aphasique (sourire puis rire). C’est parfois très compliqué, l’orthophoniste suivant la personne peut donner des pistes. Nous employons des phases courtes, des mots qui ont une signification simple. J’essaie également de mimer, on se rend également compte que la famille très proche (femme ou époux) a parfois plus de capacités à comprendre que nous. C’est vrai que c’est une difficulté à comprendre. Parfois il nous faut être plusieurs pour réussir à comprendre ce que la personne veut faire passer ou ce que nous voulons lui faire passer. Parce que nous parlons correctement, mais ce n’est pas reçu par la personne qui parfois ne comprend pas ce qu’on lui dit, ça peut donc être très difficile. Il faut de la patience. Grâce au travail de l’orthophoniste nous pouvons mettre en place des petits moyens pour faciliter la communication, ce n’est pas toujours simple à mettre en place. Au départ, on essaie d’avoir un OUI- NON fiable, c’est la base de toute communication, comme cela nous pouvons poser des questions fermées : avez-vous faim ? Avez-vous mal ? Avez-vous besoin de l’infirmière ? On essaie d’acquérir un « OUI-NON » fiable, ce qui n’est pas toujours possible. Quand il est mis en place, par le travail de l’orthophoniste, nous pouvons déjà communiquer quelque-chose.

    - Pensez-vous que c’est une souffrance pour la personne de voir qu’elle ne se fait pas comprendre?

    OUI c’est une souffrance, Parfois soit les personnes vont se mettre en colère. Elles pensent s’exprimer correctement quand elles parlent, mais les mots qu’elles disent ne sont pas les mots qu’elles souhaitent dire disent. On ne la comprend donc pas, ce qui va l’énerver, ou bien elle voudrait dire des choses, mais les mots ne viennent pas. OUI c’est une souffrance, c’en est une, je pense également pour l’entourage qui aimerait tellement que ça aille bien, qui aimerait tout faire pour aider, qui est parfois impuissante. Elle se sent parfois mise en difficulté. Les réactions vis-à-vis de cette aphasie pour le patient ? Soit une dépression peut en découler, soit une colère, une irritabilité ou une lassitude en orthophonie lorsque la personne se rend compte que ça ne progresse pas assez. Après, je remarque qu’avec le temps les personnes réussissent à s’adapter. Ce n’est pas une question d’acceptation, c’est qu’elles s’adaptent. Si elles se sentent rassurées : en hospitalisation, elles ont le sentiment de ne pas être mise en danger. Parce que ne pas pouvoir communiquer c’est angoissant : de ne pas dire lorsqu’on a mal, c’est terrible. Il faut donc qu’elles se sentent en sécurité, comprises ce qui leur permet de s’adapter puis petit-à-petit la communication réussit à s’établir. C’est ce qui se passe lorsque la personne arrive en rééducation, il y a l’orthophonie qui est un élément essentiel puis la personne finit par s’adapter. Elle se met en route pour améliorer ses capacités, la famille se rassure également avec le temps.

    - C’est une question d’adaptation ?

    OUI je fais attention à ce mot parce qu’on dit souvent qu’il y a  une acceptation, je ne crois pas qu’on accepte cet état ; s’ils pouvaient ils enverraient tout balader (rires). Ils sont obligés de faire avec, donc ils s’adaptent en essayant de trouver des solutions pour se faire comprendre. Après, je pense que c’est propre à chacun, à ses propres ressources  c’est propre aux ressources. Comme un jeune ou un moins jeune se retrouvant en fauteuil roulant est bien obligé de continuer en fauteuil roulant, il doit donc s’adapter à cette situation. C’est pour cela que j’ai employé ce terme, il faut en être conscient : ce n’est pas rien.

                - Par exemple, moi je ne peux dire « avoir accepté », mais « bien obligé on s’adapte ».

    C’est vrai Gautier, c’est ce que je pense également. OUI c’est tout le travail de la rééducation ou de la médecine physique et de réadaptation. Permettant de récupérer, au meilleur possible, puis lorsqu’on s’aperçoit qu’il n’est plus possible d’aller au delà d’un certain niveau , de permettre l’adaptation par les aides techniques, l’environnement. Je pense que la personne s’adapte, mais également son entourag

  • Mois de Sensibilisation Internationale à la Communication Améliorée et Alternative (CAA) en Octobre 2010.

     

    L'Association Isaac-Francophone annonce  le Mois de Sensibilisation Internationale à la Communication Améliorée et Alternative (CAA) en Octobre 2010.

    Vous pouvez envoyer des récits, des poèmes, des essais, des photos, des diaporamas et des films de personnes qui utilisent la CAA.

    Le thème de la Collection Internationale 2010 est :

    « Un rêve multiculturel: Communiquer sans frontières ni barrières »

    Racontez comment vous communiquez sans barrières avec une aide de CAA.

    Les histoires, témoignages et productions reçus seront miss en ligne avec les collections des années 2008 et 2009, sur le site international que vous êtes invités à aller visiter.

    http://www.aacawareness.org/2009stories.htm

    Une journée sera organisée à Paris pour fêter cet évènement.

     

    Date limite : 1er Juin 2010

    Renseignements sur le Mois de la CAA  http://www.isaac-fr.org/

     

     

  • LE GROUPE D'INITIATIVE LOCAL DU RHONE SUR LES DIFFICULTES D'ELOCUTION ET DE COMMUNICATION GILDEC 69

    L’historique du groupe :

    Le GILDEC 69 est né à l'initiative d'adhérents et de bénévoles concernés par cette problématique.
    Sa création a été validée par le Conseil départemental en novembre 2010.
     Nous avons donné au groupe le nom de Cédric Gaudel, en hommage à son principal fondateur.
    La plupart des membres du groupe rencontre des problèmes d'élocution ou de communication  suite à une infirmité motrice cérébrale, un accident de la vie ou une opération.
    Plusieurs utilisent des méthodes de communication améliorée et alternative (CAA) : tableaux de lettres et de mots, tableaux de symboles BLISS, synthèse vocale sur ordinateur, etc....
    Le groupe compte maintenant une dizaine de membres actifs, dont des conseillers départementaux et des sensibilisateurs scolaires.
     Il s'engage à suivre les axes définis par le projet associatif et la charte de l'APF.
     En outre, il s'appuie :
     -       Sur les travaux d'un groupe de résidents du foyer de l'Etincelle - « Discussion, adaptation » - qui a développé plusieurs supports (panneaux exposables réalisés en collaboration avec le foyer de la Richardière, powerpoints)
     -          Sur un projet d'animation en délégation intitulé « Avec ou sans mots, communiquons ensemble »
    Son représentant est M. Philippe Fourrat. Il est assisté d'un salarié de la délégation.

    Objectifs, actions et moyens

    L'objectif principal :
    Le groupe s'est donné pour objectif principal de réaliser des actions de sensibilisation et de revendication pour permettre aux personnes rencontrant des difficultés d'élocution et de communication de pouvoir assumer une citoyenneté pleine et entière, notamment en faisant connaître les différents modes de communication améliorés et alternatifs au plus grand nombre.

     Les objectifs spécifiques :
    -       Obtenir une meilleure reconnaissance juridique et une meilleure représentation des personnes en situation de handicap présentant des difficultés d'élocution et de communication
     -       Sensibiliser les personnels d’accueil dans les services publics et les services hospitaliers aux  difficultés d'élocution et de communication, et aux  méthodes de communication améliorée et alternative
    -             Renforcer nos réseaux associatifs et d'experts sur ces questions.
    -             Partager notre expérience avec des personnes rencontrant des difficultés similaires ou avec des orthophonistes ou ergothérapeutes souhaitant se spécialiser.

     Actions :
    -       Réalisation d'un court-métrage représentant certains membres du groupe et leur manière de communiquer.
     -       Réalisation d'une étude sur les lacunes juridiques représentant un frein à un accès plein et entier aux droits pour les personnes en difficulté d'élocution ou de communication.
    -             Elaborer des stratégies et des outils de sensibilisation tels que :
    o       Vidéos sur internet.
    o       Recueil de témoignages.
    o       Bande dessinée réalisée à partir de ces témoignages.
    o       Site internet.
    o       Réseaux sociaux.
     -       Réunions de sensibilisations auprès d’établissements d’enseignement médico-sociaux
     
    Pour en savoir plus
    Notre site internet : gildec69.jimdo.com/ <http://gildec69.jimdo.com/>
     Des courts-métrages :
    -             « Le groupe DEC 69 vous présente ses vœux ».
    -             « Philippe Fourrat communique ».
     
    Contact :

     A.P.F. Délégation du Rhône
    Tél. 04 72 43 01 01
    Fax : 04 78 93 61 99
    dd.69@apf.asso.fr
    www.apfrhone.com 
    Référent du GILDEC 69 : Philippe FOURRAT
    Référent salarié : Gaël BRAND, directeur de délégation

  • Un homme handicapé emmené de force à l'hôpital par les policiers et les pompiers

    ( vous pouvez aussi écouter cette note en cliquant ci-dessous )


    podcast

     

    Damien est en pleine forme. Ce qui n’a pas empêché policiers et pompiers de conduire, de force, ce lyonnais infirme moteur cérébral à l’hôpital.

    La scène ubuesque, rapportée par le Progrès, s’est déroulée le 23 juin, dans les rues de Villeurbanne (Rhône). Il est 17h30, et Damien est en train de téléphoner à son épouse, quand des policiers arrivent sur les lieux. Les agents ont été prévenus par un passant intrigué par le comportement de cet homme qui fait de grands gestes et laisse échapper un filet de salive de sa bouche. Damien tente de leur expliquer que ses mouvements désordonnés et ses difficultés de déglutition sont dus à son handicap. Mais ses problèmes d’élocution rendent la conversation difficile. Il les persuade alors d’appeler un ami pour que celui-ci confirme ses propos. Peine perdue. Les policiers alertent les pompiers, qui contactent à leur tour ce proche. Sans plus donner foi à ses explications.

    « Changer de regard sur le handicap »

    Les pompiers décident d’emmener Damien à l’hôpital, en lui faisant croire qu’ils vont le déposer au Centre culturel et de la vie associative, où il se rendait. Quand il se rend compte que le véhicule ne se dirige pas vers l’endroit convenu, il s’énerve : il finira le trajet attaché ! Il lui faudra attendre d’être arrivé à l’hôpital pour que le médecin qui le prend en charge s’aperçoive de la bévue.

    L’ironie de l’histoire, c’est que Damien se rendait à l’inauguration de la semaine de sensibilisation au handicap lorsque son cauchemar a démarré. On espère que les policiers et les pompiers ont pris la peine d’assister à une des manifestations proposées pour… « changer de regard sur le handicap ».

     

    Ce que l’on sait, par contre, c’est que, suite à cette affaire, la mairie de Villeurbanne a accepté que l’Association des paralysés de France, l’APF, dont Damien est un des représentants locaux, organise des sessions de formation pour tous les agents municipaux ayant une fonction d’accueil du public. L’APF a par ailleurs saisi la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE).F.S

     

  • Oser la rencontre avec les acteurs de l’APF ayant des difficultés d’élocution

     

    (vous pouvez aussi écouter cette note en cliquant ci-dessous :)

    L’objectif 1 du nouveau projet associatif stipule qu’il faut être attentif à la diversité des publics de l’APF. Le suivant insiste sur l’importance d’apporter du soutien aux militants et aux élus. L’ancien référent du GIN DEC, Stéphane Irigoyen, désormais administrateur, et son successeur, Sylvie Tenenbaum, livrent conseils et bonnes pratiques pour permettre aux acteurs ayant des difficultés d’élocution et de communication (DEC) de prendre toute leur place au sein de l’association.

     

    En direct / APF : Quelles sont les freins que peuvent rencontrer les personnes avec des difficultés d’expression au sein de l’association ?

     

    S. Tenenbaum : Il arrive que nous rencontrions des difficultés d’écoute et de prise en compte au sein des structures. On ne nous donne pas toujours les moyens de mener à bien les missions qui nous sont confiées. J’ai moi-même vécu des situations désagréables. On me donnait rarement la parole et on ne tenait pas compte de mes écrits…

     

    Comment améliorer leur prise en compte au sein de l’association ?

     

    S. Tenenbaum : Il est nécessaire de dépasser le décalage qui peut exister entre l’apparence et la personne elle-même. Ensuite, la difficulté n’est pas aussi grande qu’on peut le croire. Cela demande de l’attention des deux côtés, et une certaine patience, aussi bien pour celui qui parle, que pour celui qui écoute. Mais en général, l’effort est récompensé. Cela demande des moyens également. Des progrès restent à faire, mais des outils existent pour faciliter la communication. L’important est de trouver celui qui est adapté à la personne et à la situation.

     

    S. Irigoyen : Avec une aide, et en particulier une assistance de communication, nous faisons notre travail normalement. A l’occasion de la mobilisation sur l’accessibilité, j’ai ainsi pu répondre à la télévision. Sans assistance, je n’en aurais pas été capable. Là, ça c’est fait naturellement. Avec l’assistance, il y a également moins besoin de travail de préparation en amont d’une réunion ou d’un événement. Elle permet aussi d’être moins stressé lors des échanges et d’être plus spontané dans le dialogue. C’est le directeur de ma délégation, à son arrivée, n’y connaissant pas grand chose, qui m’a proposé que quelqu’un m’assiste pour la communication. Avant cela je ne faisais pratiquement rien à la délégation. Depuis, j’ai pu m’investir et prendre des responsabilités, locales et maintenant nationales. L’APF revendique d’ailleurs la reconnaissance des besoins d’assistant de communication pour les personnes en difficultés d’élocution et de communication [cf. revendication de juin 2010, sur http://reflexe-handicap.org].

     

    Quel message passer aux acteurs de l’APF ayant des difficultés d’élocution et de communication ?

     

    S. Irigoyen : Leur dire qu’il faut qu’ils osent participer à la vie de l’APF et aller à la rencontre des autres acteurs. Chacun a un rôle à jouer dans l’association.

     

    S. Tenenbaum Il ne faut pas hésiter à monter des groupes initiatives locaux DEC sur le territoire, mais aussi des groupes de parole, car les personnes dans cette situation gardent souvent tout pour elles. La libération de la parole dédramatise la difficulté, fait prendre du recul, et "oser" interpeller l'"autre" s'avère moins angoissant, donc plus aisé.

     

    Le GIN DEC, en collaboration avec la DCDR, met à disposition une affiche présentant la déclaration des personnes en difficultés d’élocution et 8 dépliants pour favoriser l’inclusion des personnes avec des difficultés d’expression. Commande sur le blog DCDR.

     

     

  • PSY est un service d’écoute et de soutien psychologique en ligne (chat et mail), anonyme et gratuit.

    (vous pouvez aussi écouter cette note en cliquant ci-dessous ):

    - Des psychologues sensibilisés à la spécificité de votre handicap pourront aborder avec vous les difficultés que vous rencontrez (dans votre vie émotionnelle, relationnelle, quotidienne…).

    - Mis en place par APF Ecoute Infos (lien externe), IMC-PSY est dédié aux personnes en situation de handicap et à leur entourage proche (parents, frères ou sœurs, enfants…). 
    - Ce service s’adresse en priorité aux personnes résidant en France et aux personnes ayant une difficulté particulière avec l’usage du téléphone (notamment des difficultés d’élocution et de communication importantes), les empêchant de s’adresser au service d’écoute téléphonique de l’APF : Ecoute Handicap Moteur 0 800 500 597 (lien interne).
    Anonyme et gratuit à partir d’un poste fixe, du lundi au vendredi de 13h à 18h.

    Confidentialité des échanges sur IMC-PSY :


    - La confidentialité relative aux contenus est strictement respectée conformément au code de déontologie des psychologues (lien externe) - source SFP (lien externe) : Société Française de Psychologie. 
    - Les courriels ne sont conservés que le temps nécessaire des échanges et sur une durée maximale de un an.

    Deux formules vous sont proposées : "Par chat ou par mail" :


    - Échanges en direct par "chat" :

    • Il vous sera proposé plusieurs dates et heures de rendez-vous afin de dialoguer en direct, en toute confidentialité et anonymat.
    • Le logiciel de messagerie instantané utilisé est MSN Messenger. Vous pouvez le télécharger ici : messenger.msn.fr (lien externe).

    - Échanges différés par mails :

    • A la suite de vos questions, un psychologue vous répondra dans les plus brefs délais. Cette réponse donnera lieu si nécessaire à d’autres échanges.
  • CommunicoTool : une application pour aider les personnes souffrant de troubles du langage à s’exprimer

    Destinée aux enfants et adultes souffrant de troubles du langage, CommunicoTool est une application téléchargeable de communication non verbale. Basée sur les techniques d’échange d’images, cette aide intègre des pictogrammes et des idéogrammes ainsi qu’une banque de sons.

    Autisme, polyhandicap, AVC, maladie de Charcot… De nombreuses pathologies entraînent des troubles du langage. Développée par Ctexdev, une start-up normande spécialisée dans la conception et le développement d’applications de communication, CommunicoTool constitue un nouvel outil pour aider toute personne en incapacité de s’exprimer verbalement pour des raisons physiologiques.

    Personnalisable et riche en options

    L’application CommunicoTool se présente sous la forme d’une galerie d’images, de pictogrammes et de sons mis à la disposition du patient, enfant ou adulte, afin de lui permettre d’échanger avec un tiers. Son environnement visuel et sonore est entièrement configurable par l’utilisateur ou son entourage (parents ou aidants) pour s’adapter aux besoins spécifiques de chacun.

    Outre sa fonction principale de communication, CommunicoTool propose d’autres possibilités en vue d’échanger, notamment à travers l’existence d’un module Doloris (pour cibler et évaluer une douleur sur une échelle de 1 à 10) et d’un module Ressenti (pour exprimer ses émotions). Une fonction planning et agenda est également proposée et des options supplémentaires d’usage en cours de développement.
    Disponible en français et en anglais, CommunicoTool se télécharge sur l’App Store et le Google PlayO. Clot-Faybesse